Historique
» Année de création
L’association Agir Ensemble pour Madagascar fut créée en 1992. Elle œuvre à Antsirabe (Hauts plateaux de Madagascar).
» L’idée de départ : le soutien d’un projet fou

Janvier 1993, Pascal Bernier, 28 ans, un cuisinier originaire de Baulon (Ille-et-Vilaine 35), et sa femme Fanja, une malgache de 27 ans venue faire en France des études commerciales, s’envolent pour Antsirabe, sur les hauts plateaux de Madagascar. Au service du diocèse de Mgr Philibert Andriambololona. "Nous partons en tant que missionnaires laïcs" pour un contrat de deux ans ; l’objectif : sensibiliser la communauté locale à la commercialisation des fruits et légumes. Pascal quitte un poste de responsable dans un chalet savoyard de la Fédération des maisons familiales d’Ille-et-Vilaine.
Janvier 1995, le jeune couple décide de rester sur place. Pour ne pas laisser tomber les 41 ouvriers et ouvrières (35 brodeuses notamment) récemment embauchés dans l’entreprise de broderie, de patchwork et de marqueterie artisanaux qu’ils ont mise sur pied. A l’enseigne commerciale "Hautes Terres". Un "pari un peu fou", avouent-ils mais engagé à la demande de ces Malgaches qui "aspirent à faire du beau travail et à être payés correctement".
» Aidés par une association
Au départ de cette aventure un acte de foi. Le jeune couple franco-malgache, marié en septembre 1991, s’est donné quatre "lignes directrices" à l’école d’Ignace de Loyola, le fondateur des jésuites : "Louer, servir, respecter, aimer" . Leur projet a pris corps dans le cadre du "Service de coopération au développement" qui pilote les jeunes catholiques désireux de s’invertir dans un pays pauvre. Le SCD prend en charge leur sécurité sociale et celle de leur tout jeune enfant Kévin pendant leurs deux ans de bénévolat. Un bénévolat soutenu depuis la France par une association créée pour l’occasion : "Agir Ensemble Pour Madagascar", qu’animent les parents de Pascal avec des amis. Un budget de 62 000 F la première année, de 68 000 F la seconde ; ceci a permis au jeune couple de se consacrer : d’abord à des mères de famille en brousse pour leur apprendre comment équilibrer les aliments en fonctions des saisons. Suivirent des actions éducatives auprès de prédélinquants et auprès de jeunes adolescents, ainsi que la prise en charge d’une famille nécessiteuse. Enfin, une initiative d’envergure : la création d’un groupement d’artisans d’art local, pour les aider organiser leurs débouchés.
» Ne pas plier
Dans le prolongement de cette initiative, au terme de leur contrat de bénévolat, Pascal et Fanja décident de sauter le pas : créer leur entreprise pour assurer l’emploi de leurs amis malgaches. Au risque de se heurter aux réalités d’un commerce international qui ne connait que la rude loi de l’offre et de la demande : dernièrement, une maison d’import-export française a proposé d’acheter les nappes artisanales des "Hautes Terres" mais à un prix tel que la brodeuse malgache toucherait .... huit francs français pour dix jours de travail ! "Pour ces gens dans la misère c’est toujours mieux que rien", a-t-on dit à Pascal... "Je vous jure que la tâche est parfois difficile, mais if faut tenir bon. Nous avons fait le choix de lutter pour la promotion humaine, en payant correctement. Il ne faut surtout pas que l’on plie sous la pression des gros bonnets".
» Les Hautes Terres et AEPM, un destin étroitement lié
Si à l’origine, le rôle de l’AEPM était d’apporter un soutien financier à Pascal et Fanja, à la fois pour leur subsistance et pour leur permettre de mener à bien les projets qui leurs étaient confiés par le diocèse d’Antsirabe, après la création de leur entreprise, l’association a dû se fixer des objectifs différents. Cette fois de manière indépendante à l’entreprise, l’association mène des actions sur le terrain par le biais d’une antenne constituée sur place à Antsirabé, en épaulant des institutions déjà sur place et en faisant des actions ponctuelles. Cela dit l’association et les Hautes Terre restent étroitement liées, d’abord parce que l’antenne est constituée à la fois de membres de l’entreprise (Pascal , Fanja, Lanto) et par des personnes venant de l’extérieur. Ensuite parce que les ressources de l’AEPM viennent en partie de la vente des produits venant directement de la production de l’entreprise ou d’artisans travaillant en collaboration avec elle, lors de l’exposition annuelle qui se déroule à BAULON. Grâce à ce travail en commun l’association aide à la fois les femmes brodeuses et les artisans qui travaillent pour l’entreprise , et la population qui reçoit de l’aide par les actions menées par les membres de l’antenne de l’AEPM.